Communiqué


14 Octobre 2002

Procès de trois des attentats commis en 1995

L'audience du 14 octobre s'est poursuivie par l'examen de l'attentat perpétré dans le RER parisien à la Station Saint Michel.

Cette journée a été marquée par le témoignage de Nasserdine Slimani, membre du réseau de Chasse-sur-Rhône. Condamné à 8 ans de prison par le tribunal correctionnel de Paris pour délit d'association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, Slimani a maintenant purgé sa peine. C'est sur ses dires que Bensaid a été arrêté.
Slimani s'est particularisé en refusant de jurer de dire la vérité devant la Cour d'assises. Le Président lui a demandé de promettre, ce qu'il a accepté.
Les aveux qu'il avait passés lors de sa garde à vue ont été rappelés par le Président et corroborés par les policiers entendus ce jour par la Cour. Il avait notamment été vu en compagnie de Bensaid à Paris ; il avait prêté à l'accusé ses papiers d'identité, sa carte vitale, sa carte bancaire, lesquels ont d'ailleurs été retrouvés sur Bensaid au moment de l'arrestation de celui-ci ; il possédait les mêmes grilles codées, le mode de fabrication d'une bombe, les éléments nécessaires à sa réalisation.

Aujourd'hui, devant la Cour d'assises, Slimani a nié tous ces faits, disant ne se souvenir de rien, au point que le Président de la Cour a déclaré qu'il était sans doute "frappé d'amnésie".

Son attitude est à l'image de celle des deux auteurs présumés, Bensaid et Belkacem.
Françoise Rudetzki, déléguée générale de S.O.S. Attentats a déclaré aux journalistes qu'il apparaît clairement que "le réseau terroriste continue à fonctionner au sein même de la Cour d'assises".

Mme Adam, officier à la Brigade criminelle, a de nouveau été entendue par la Cour. Elle a fourni moult détails techniques quant aux moyens de décoder les grilles des terroristes et à l'exactitude du décodage. Ainsi, l'attentat à la Station Saint-Michel s'est déroulé conformément aux repérages. Mme Adam a aussi indiqué que le décalage susceptible d'être constaté entre les repérages et la réalité s'explique par plusieurs motifs, en particulier par le fait qu'au dernier moment, afin de ne pas être arrêtés par la police, les auteurs ont dû modifier légèrement leurs plans.
Mme Adam a affirmé que, dès que le mode de décryptage d'une grille codée est découvert, il s'applique alors à toutes les grilles, de manière identique.

Bensaid, comme à son habitude, a contesté les faits et les évidences. Il a même dit que les parties civiles s'acharnaient contre lui, allant jusqu'à comparer Me Holleaux, avocat de S.O.S. Attentats et des 213 parties civiles, aux policiers qui l'ont interrogé lors de sa garde à vue.


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